samedi 9 mai 2009

ARTICLE

LA CONSERVATION DES RAPHIALES ET ROTINS DANS LES REGIONS D’ALTITUDE ET COTIERES DU CAMEROUN : IMPACTS SUR LES ZONES HUMIDES


Communication à l’atelier consultatif relatif au processus de mise en place d’une politique de préservation et de gestion des zones humides au Cameroun

(Initiating and extensive consultative process towards the adoption of an sustainable national wetlands policy for the conservation and management of wetlands and resources, Yaoundé, 27th September 2007)

Par Félix MEUTCHIEYE, Environnementaliste,
Coordinateur du Projet Raphiales-Rotins, GIE-Université de Dschang,
Université de Dschang, gie_uds@yahoo.fr/meutche@yahoo.fr, 99 90 10 08


Introduction :

La vocation majeure dévolue aux universités est la formation, la recherche et l’appui au développement général de la société. Si les deux premiers objectifs sont visiblement les plus considérées dans l’enseignement supérieur camerounais, l’appui au développement constitue un challenge sérieux. Les nouvelles orientations de l’enseignement supérieur au Cameroun (du moins pour ce qui est des universités d’Etat) disposent de la nécessité d’une implication plus accrue du milieu universitaire dans la recherche et l’application des solutions cohérentes aux problèmes du pays. Créée à la faveur de la réforme universitaire de 1993, l’Université de Dschang de par les acquis et de la notoriété des institutions de formation qu’elle hébergeait (le Centre Universitaire de Dschang devenu Université formait des cadres du développement rural et de gestion de l’environnement) avait alors une vocation essentiellement rurale. Afin de rendre son intervention directe plus cohérente auprès des populations, l’Université de Dschang a créé un groupement d’intérêt économique (GIE-UDS) dont l’ambition légitime est de mettre au service de la société la grande variété des expertises disponibles dans les domaines de sa compétence. C’est dans cette optique que le GIE-UDS a initié et met en œuvre un projet sur la gestion des raphiales et rotins au Cameroun.

1- Justificatifs du projet d’analyse de la gestion des ressources raphiales et rotins au Cameroun

La localisation de l’Université de Dschang dans la région agro-écologique des hautes terres de l’Ouest Cameroun lui donne d’être un témoin privilégié des mutations qui surviennent dans la zone. Les raphiales constituent une signature des paysages des deux provinces de l’Ouest et du Nord-Ouest ; elles sont aussi bien présentes dans les deux provinces de la région côtière, et même au delà. La mise en œuvre de quelques projets ambitieux de promouvoir une agriculture intensive de légumes a été très défavorable à la conservation des ressources raphiales, dont près d’un millier d’hectares fut systématiquement détruit en quelques années. Pourtant les raphiales sont d’une richesse biologique encore peu étudiée. De surcroît, elles sont les indications des zones humides, sources de l’eau potable dans une région densément peuplé et de montagnes. La désertification dans nos régions à raphiales due à la « fonte des raphiales » pourrait être exacerbée. Les raphiales sont des ressources naturelles dont la gestion actuelle semble être problématique et les tendances de diminution des surfaces ont milité en faveur d’une étude systémique de la situation. Dès sa première année d’activités, à la faveur des projets soutenus par la FGF, le GIE-UDS a choisi de se pencher sur les déterminants d’une gestion durable des raphiales et rotins.

2- Les activités majeures du projet et résultats

Notre projet : Analyse de la gestion des ressources naturelles dans les régions de hautes terres et côtières du Cameroun, cas des raphiales et des rotins, est tourné vers la recherche et la synthèse des informations relatives à la gestion de ces ressources. En effet, la dispersion des données ne permet pas de se situer clairement dans la dynamique de gestion. Il est couramment constaté que les divers projets menés et même dans des domaines voisins restent étanches ; les résultats sont parfois peu accessibles, voire inexistants. La recherche bibliographique, la constitution de groupes interdisciplinaires de travail et la concertation des acteurs sont les stratégies d’atteintes des résultats. Au bout de 06 mois d’activités (sur les 09 du projet), diverses publications sont déjà disponibles (site de l’Université de Dschang : http://www.univ-dschang.org/index.php?option=com_content&task=view&id=60 ou simplement sur le portail, rechercher le projet Raphia-Rotins). La concertation des acteurs a révélé la nécessité d’une implication plus accrue dans l’élaboration d’une politique concertée de gestion de ces ressources, protectrices des zones humides. Un réseau national des acteurs de la gestion des raphiales et rotins au Cameroun est en création. Quasiment tous les secteurs d’activités et segments sociaux ont été concernés. Notre approche privilégiera le caractère interdisciplinaire étant donné les dimensions transversales de l’eau et des zones humides.

3- La conservation des zones humides dans les activités universitaires

Les questions relatives à l’eau et à l’environnement en général sont des préoccupations émergeantes à l’Université de Dschang. Différentes filières de divers établissements se penchent depuis ces années sur la gestion de l’eau et de l’environnement. Les zones humides apparaissent de toute évidence d’un grand intérêt dans les recherches actuelles au sein de l’Université de Dschang. Le GIE-UDS dispose ainsi d’une expertise variée, respectable, disponible et reconnue au plan national et international sur les questions de l’eau. Cette expertise influence aussi les démarches de recherche. Les colloques et autres rencontres scientifiques organisés animent les réflexions sur ces sujets. Les équipements et la logistique dont dispose l’Université de Dschang lui donnent une place de choix dans l’étude des zones humides.

4- Les défis et perspectives

L’articulation entre les milieux universitaires et la société en général dans notre contexte est d’un enjeu énorme. La participation de nos universités à ces cadres de réflexion (qui est son activité majeure) n’est en définitive que normale en dépit des moyens souvent limités qui sont les siens. Pour sa part, le GIE-UDS entend poursuivre sa dynamique d’intervention en faveur d’une implication plus soutenue dans la préservation des ressources naturelles en général et donc des zones humides au Cameroun. La systématisation de la synthèse des données et leur mise à disposition, ainsi que la formulation des propositions sont les domaines de notre engagement.

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