samedi 16 mai 2009

ARTICLE (Nouveau)

Caractérisation et conservation des boissons indigènes : cas des extraits des palmiers du Cameroun

Depuis le début de l’année 2009, le 3R.C est engagé dans l’accompagnement des travaux de recherche universitaire sur la thématique de la valorisation des boissons indigènes tirées ressources végétales nationales. Un rapide état des lieux avait déjà fait lors des réflexions antérieures. Pour le moment les travaux en cours sont assurés par des étudiants issus des universités du Canada et de la France.

Thème A :
Maîtrise de la fermentation spontanée, étude de stabilité du profil chimique et aspect génétique des composés naturels fermentescibles : cas des extraits de palmier et raphia.

Chercheur :
Timothée Joly YOUNDJE FEZE, Diplôme d’Études Supérieures Spécialisées en Sciences de l’Ingénieur (Chimie Appliquée orientation : Environnement) et Membre de plein droit de l’Ordre des Chimistes du Québec. Le diplôme à soutenir est une thèse de PhD de Chimie.

Contexte, justificatifs et objectifs de travail :
L’activité qui englobe l’extraction, le transport, la commercialisation du vin de palme et raphia est répandue dans sept des dix provinces du Cameroun et constitue les sources de revenus d’une fraction non négligeable de familles. C’est aussi le cas dans d’autres pays africains comme le Bénin, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Ghana, le Kenya, le Nigeria etc. Dans tous ces pays, ces boissons constituent un produit de consommation mais sont le plus souvent exploitées et manipulées de façon artisanale. Ceci constitue un handicap car ces boissons sont fréquemment absentes à la table d’une certaine classe de la société qui les juge à juste titre non hygiéniques. En effet des « vignerons » et les commerçants cupides mélangeraient les extraits de palmier à huile et raphia divers adjuvants douteux. Pourtant lorsqu’elles sont nouvellement extraites, ces boissons ont une saveur originale sucrée et un arôme naturel d’une fraîcheur agréable et de nombreuses personnes la préfèrent dans cet état. Cependant la fermentation de ces boissons s’amorce de façon spontanée dans les conditions de température courante, ce qui altère considérablement le goût et il en résulte un dégagement gazeux progressif et important qui traduit la difficulté de les maintenir dans un contenant hermétiquement fermé.

L’évaluation de la qualité du produit représente aujourd’hui un des principaux objectifs de la politique agroalimentaire mondiale pour la tutelle du consommateur et la protection des produits alimentaires de qualité. La qualité du produit, qui le plus souvent en définit la valeur commerciale, est déterminée par les paramètres comme la composition chimique, les propriétés nutritives, la zone géographique de provenance, le processus industriel ou technologique de production ou de traitement, et surtout la nature du matériel végétal à l’origine du produit.

L’intérêt de la recherche envisagée est double, la première étant la conséquence de la seconde :
- Sur le plan Social : participation effective à la lutte contre la pauvreté en milieu rural par l’accroissement des revenus des familles et le développement de cette activité,
- Sur le plan Scientifique : apport ou proposition concrète des solutions aux questions liées au domaine de la conservation des produits naturels.
Finalement comment le projet ou cette étude pourra t-il contribuer à l’amélioration de la nutrition, la santé et le bien-être des populations au Cameroun, en Afrique et dans le monde ?
Plus spécifiquement, les objectifs peuvent se résumer comme suit :
- Conservation sans additifs chimiques des extraits de palmier et de raphia par un procédé de « thermo stabilisation en escalier » couplée à une pasteurisation dite « douce ».
- Identification, Caractérisation, Quantification des actifs recensés, Protocole analytique de leurs dégradations et Conversions séquentielles sur 12 mois dans les conditions de température et d’humidité relative précises.
- Mise en évidence des Intérêts Nutritionnels et Pharmaceutiques.
- Établissement des empreintes génétiques (profil ADN) des ces extraits

Travaux logés au Département de Chimie de l’Université de Dschang encadré par le Département R & D du Laboratoire Pharmaceutique KABS de Montréal (ville St Hubert) au Canada

Thème B :
Caractérisation physico chimique et microbiologique du vin de raphia/vin de palme dans la région des hautes terres de l’Ouest Cameroun

Etudiantes :
Alice SCHNEIDER et Morgane BOUFFIER (IUT-Agro-Lyon)

Contexte et justificatifs :
Parmi les boissons indigènes du Cameroun, les vins (sève élaborée) des palmiers sont très consommés dans les régions humides du Cameroun. Ces boissons revêtent une importance socio culturelle et économique encore peu exploitée. Le palmier à huile est essentiellement cultivé pour la production des huiles (palmiste et huile rouge) dont les issus industriels sont nombreux. Cependant, il subsiste encore une exploitation bien que jugée négligeable de cette plante pour la production du vin (Tchendji, 1987). Le palmier raphia quant à lui est exploité diversement par les populations de la région des grassfields du Cameroun depuis des décennies (Dongmo, 1982a). L’impact de la démographie et du changement des modes de vie (urbanisation) ne sont pas sans incidence sur la gestion des peuplements à raphia (Meutchieye et al., 2007). Il serait erroné de ne pas questionner profondément les modes actuels d’exploitation en vue de la production des vins dont la consommation urbaine tend à croître de façon rapide (Meutchieye, 2007). Les stratégies de conservation des écosystèmes à raphiales passent aussi par une analyse des facteurs et modes d’exploitation, ainsi que de la qualité moyenne des produits proposés à la commercialisation.

Ainsi, la présente thématique vise à contribuer à une meilleure connaissance de l’exploitation des palmiers en vue de leur meilleure conservation dans la région de l’Ouest Cameroun. Plus spécifiquement, il sera question de :
• inventorier les modes/techniques de récolte de vin raphia/palme ;
• décrire les facteurs de récolte dans les communautés rurales ;
• établir le profil physico chimique et microbiologique des boissons des palmiers de la région d’étude.

Localisation :
La zone agro écologique des hautes de l’Ouest Cameroun est constituée de deux régions administratives. Mais dans le cadre de ce travail, la zone d’étude sera les départements des Bamboutos et de la Mifi du fait de l’intensité de l’exploitation des raphiales qu’on y rencontre. Les axes routiers permettent de circuler aisément d’un département à l’autre et de rallier facilement le campus universitaire principal de Dschang. Les marchés de vins de palmiers y sont très fréquents et approvisionnent les grandes villes comme Douala et Yaoundé.

Durée et déroulement :
Le stage se fera en un maximum de trois (03) mois, essentiellement sur le terrain et les analyses au laboratoire de microbiologie de la Faculté des Sciences de l’Université de Dschang. Pratiquement, les stagiaires vont vivre en « immersion » auprès des ruraux de contact afin de procéder à la collecte des données ; faire des aller et retour sur le terrain pour s’avérer plus coûteux, et dans la pratique, la récolte de vin commence en général avant le lever du jour. Des moyens de communications serviront à maintenir le contact en permanence entre les encadrants et les stagiaires qui font preuve après la période de découverte d’un sens d’initiative et d’autonomie élevé.

Encadrement scientifique et méthodologie proposée:
Le co-encadrement sera assuré par l’équipe de 3R.C (supervisé par Meutchieye) appuyé par le département de Biologie Végétale (pour l’Université de Dschang) et l’encadreur académique de l’IUT de Lyon qui échangeront en temps que de besoin pour l’orientation des travaux des stagiaires.

lundi 11 mai 2009

THESE

STRATEGIES PAYSANNES DE GESTION DES TERROIRS
ET DE LUTTE ANTI-EROSIVE EN PAYS BAMILEKE
( OUEST - CAMEROUN )
Jean Marie FOTSING
Département de Géographie
Faculté des Lettres et Sciences Humaines
(Université de Yaoundé)
B.P. 755 Yaoundé - Cameroun
RESUME
Sur les hauts plateaux bamilékés de I' Ouest-Cameroun, les aménagements agraires tiennent compte des potentialités du milieu naturel, fondées sur un découpage en terroirs spécifiques, calqués sur la topographie. Les pentes, le climat, la pression démographique et foncidre, y exposent les sols aux risques d'érosion et d'épuisement rapides. Cependant, les paysans bamilékés, ont mis au point des techniques de préparation, de conservation et de fertilisation relativement efiicaces, mais variables suivant la nature des liens entre les exploitants et Ea terre. Paradoxalement, ce sont les secteurs les moins densément peuplés, et les moins intensément cultivés, qui manifestent de réels signes d'érosion et d'épuisement.
MOTS-CLES : Agro foresterie - Associations de cultures - Bocage - Erosion - Foncier - Surpâturage - Terroirs - Pays Bamiléké - Ouest-Cameroun.
BIBLIOGRAPHIE
Dongmo JL,. , 1981- Le dynamisme bamiléké, TI, La maîtrise de l'espace agraire, Ceger, Yaoundé, 424P.
Ducret G., Fotsing JM. , 1987- Evolution des systèmes agraires h Bafou ( Ouest-Cameroun). in: Rev. Géogr.
Cam., vol. VII, no 1, pp. 1 à 18.
Fotsing JM., 1989- Colonisation agricole et évolution de l'élevage sur les pentes sud des monts Bamboutos
(Ouest-Cameroun). in: Rev. Géogr. Cam., vol. VI11 , no 2 pp. 118 9138.
Fotsing JM., 1990- Transformation des pratiques pastorales en milieu d'altitude densément peuplé les Monts
Bamboutos en pays bamiléké (Ouest-Cameroun). in: Les Cah. Rech. Dév. ,no 20, pp. 32 à 46.
Morin S., 1989- Hautes terres et bassins de l'Ouest-Cameroun: étude géomorphologique, Thèse Doct. d'Etat,
Univ. Bordeaux III, T I et II, 1190 p.
Ngoufo R. , 1988- Les monts bamboutos : environnement et utilisation de l'espace. Thhe Doct. 3e cycle, Univ.
Yaoundé, T I et II, 349 et 25 p.
Tsalefac , 1983- L'Ambiance clhitique des hautes terres de l'ouest Cameroun. Thèse Doct. 3e cycle, Univ.
Yaoundé, 398 p.

PUBLICATION

Synthèse bibliographique sur la gestion des raphiales et des rotins au Cameroun
Elaborée par :
Félix MEUTCHIEYE, Joseph DJOUKAM, Jonas Yves PINTA, Vivien MELI, Guy Kolbert TAFOUYEM KUETE, André DZUSSEGAING et Edwige DJOMAHA

Le présent document a été réalisé dans le cadre du Projet : « Analyse de la gestion des ressources naturelles dans les régions des Hautes Terres et Côtières du Cameroun : cas des raphiales et des rotins » avec l’appui financier de la FGF



© Copyrights. Octobre 2007


Introduction :

La documentation est une stratégie incontournable dans la maîtrise de la gestion durable des ressources. En vue d’élaborer la présente synthèse, l’approche a consisté en la consultation des publications diverses disponibles. Une note de lecture accompagne chaque référence sélectionnée. La source documentaire est précisée entre parenthèses à la fin de l’indication de la référence. Le regroupement par ressources (raphiales et rotins) et par thèmes a été construit dans l’optique d’aider les acteurs à identifier rapidement (en fonction des intérêts) les sources d’informations les plus pertinentes. L’ordre alphabétique a été préféré à d’autres modalités de classement. D’autres découpages sont possibles ! Il va de soi qu’en dépit de la ferme volonté de l’équipe à fournir un travail assez consistant, force est de reconnaître tout de même qu’elle ne peut prétendre avoir fait une analyse exhaustive des sources. Il existe bien des documents souvent référencés sur les ressources raphiales et rotins du Cameroun. L’accessibilité de quelques-uns nous a été souvent impossible. Notre ambition est de mettre à la disposition de tous les acteurs des informations complètes. L’importance des travaux effectués dans certains secteurs est très inégale avec d’autres. Il peut s’en dégager aisément les opportunités de recherche complémentaire. Beaucoup reste encore à faire, et l’apport de chacun sera à coup sur bénéfique pour la sauvegarde de la biodiversité de notre monde !
L’équipe du projet est reconnaissante à la FGF pour l’appui financier apporté dans la réalisation de ce travail. Elle a aussi bénéficié de l’avis de diverses personnes ressources. Plusieurs centres documentaires nous ont ouverts leurs archives ; que les responsables trouvent ici l’expression de notre gratitude.
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ARTICLE

1
Diversité, biotope préférentiel et répartition géographique des
rotins de la Réserve de faune du Dja et ses environs
Zacharie L. NZOOH DONGMO1, Bernard-Aloys NKONGMENECK2 et Roger
C. FOTSO3
1 Chercheur junior, ECOFAC / CAMEROUN, B.P.13844, Yaoundé, Cameroun et Doctorant,
Université de Yaoundé I, B.P. 812, Yaoundé, Cameroun
2 Enseignant chercheur, Université de Yaoundé I, B.P. 812, Yaoundé, Cameroun
3 W.C.S / CAMEROUN, B.P. 3055, Messa Yaoundé, Cameroun

Résumé
Les rotins africains subissent aujourd’hui des pressions grandissantes. Une meilleure
connaissance de ce produit forestier autre que le bois pourrait contribuer à proposer des
solutions pour son exploitation durable. Dans la réserve de faune du Dja (zone située entre le
domaine bas guinéen et le bassin congolais), des prospections avec la méthode des transects,
ainsi que des comptages de tiges de chacune des espèces par stade de développement dans
différentes formations végétales, ont été réalisés. Les prospections ont permis d’identifier neuf
espèces différentes de rotin. Ces espèces sont inégalement distribuées sur l’ensemble de la
région. Des études antérieures montrent que les espèces rencontrées dans toute la région (cinq)
sont très répandues dans la zone guinéenne ; les espèces rencontrées à l’ouest et au sud de la
R.F.D (deux) se retrouvent dans la forêt atlantique biafréenne ; les espèces rencontrées à
l’extrême sud-est (deux) se retrouvent presque dans tout le bassin du Congo. Les résultats des
comptages, et des observations faites au cours des prospections révèlent que les tiges des
différentes espèces ont besoin dans l’ensemble des meilleures conditions d’éclairement pour
atteindre leur maturité ; mais le niveau d’exigence pour la lumière varie d’une espèce à une
autre. Les substrats à fort degré hygrométrique limitent leur régénération.

Summary

African rattans are subject today to a continuous overexploitation. A better knowledge of this
non timber forest product can contribute to improve its sustainable exploitation. Prospecting
along transect and counting of stems of different species of each age group have been done in
different types of vegetation in the Dja area (located between the low guinean domain and the
congolian basin). These prospecting have allowed to identify nine different species of rattan
irregularly distributed in this area. Recent studies showed that, species (five) found in the
whole area are common in the guinean zone, those (two) found in the West or South of the
R.F.D are frequent in the Atlantic biafrean forest and the last two species found in the extreme
South-east are common in the congolian forest. The outcome of counting and the observations
done during the prospecting show that theses species require light to growth and reach
maturity stages and that the levels of light needed are not the same for all species. A high level
of water in the soil limits the regeneration of all species.

PUBLICATION

REPERTOIRE DES PRINCIPAUX ACTEURS DANS LA GESTION DES RAPHIALES ET ROTINS
Provinces de l’Ouest, Nord-Ouest, Sud-Ouest et Littoral - Cameroun

Elaboré par :
Félix MEUTCHIEYE et Edwige DJOMAHA
Projet : « Analyse de la gestion des ressources naturelles dans les régions de Hautes Terres et Côtières du Cameroun : cas des raphiales e Contexte et méthodologie :


Dans le cadre d’une approche multidisciplinaire et de synergie en faveur d’une gestion plus conséquente des ressources naturelles, et dans le cas précis des raphiales et rotins, il est apparu utile de faire l’inventaire des principaux intervenants. L’objectif visé étant de mettre à la disposition du grand public des informations concernant des personnes morales ou physiques, des institutions établies susceptibles de participer à la mise en place d’une plateforme dans les régions mentionnées en titre. Le choix de ces provinces administratives a été dessiné par les limites de la zone d’intervention du projet Raphiales-Rotins mené par le GIE-UDS avec l’appui consistant de la FGF.

Pendant plusieurs semaines, sur la base d’un questionnaire, une équipe du projet a sillonné les localités de la zone de référence en vue de l’identification des acteurs majeurs. Il est à signaler que les organisations, individuelles ou collectives retenues dans le cadre de cette publication ont accepté de partager leurs expériences. Les critères de viabilité et de pérennité des structures ont prévalu quant au choix final intégré dans ce présent répertoire. Il est possible que l’engouement suscité par la communication autour des questions actuelles de préservation des ressources naturelles a généré de nouvelles structures. Elles pourront valablement se signaler dans l’effort de capitalisation des expériences qu’entend mener le GIE-UDS. La grille d’informations retenue a été la plus consensuelle et fonction des données recueillies. Par simples commodités d’accès, le présent répertoire a été divisé en deux parties – les raphiales et les rotins – pour situer chaque organisation dans le sillage de la gestion des ressources naturelles considérées.
t des rotins »
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ARTICLE

Les raphiales dans l'activité écotouristique à l'Ouest-cameroun
Par Modeste Yombang, Association Tockem

Contexte

L’Association Tockem est basée à Ntsingbeu, au Sud du village Bafou. L’Association s’est donné pour objectif de promouvoir le tourisme local comme outil de développement. L’implantation dans un lieu a priori non touristique, car dépourvu de gros sites touristiques, ie des sites de grande curiosité naturelle, nous a obligé à rechercher autour de nous tout ce qui constitue le patrimoine naturel et culturel de la localité. C’est pourquoi un intérêt a été vite porté sur le raphia et ses produits dérivés qui constitue un patrimoine matériel, immatériel et symbolique.

Intérêts touristiques
Le raphia revêt des intérêts certains car toute la plante et la forêt qui l’environne regorge d’énormes richesses.
Ce que l’on fait découvrir au visiteur c’est :
o la biodiversité que recouvre le raphia :
- les raphia en eux-mêmes comme plante
- les autres plantes et arbres des marécages qui ne subsistent que grâce à l’environnement des raphia (plantes médicinales, feuilles diverses dont certaines exploitées dans le cadre des cérémonies traditionnelles…)
- la faune : grenouille, papillons, libellules, oiseaux (l’oiseau à plume rouge) et autres bestioles peuplant les marécages malheureusement en voie de disparition. Il serait possible de constituer des aquariums dans les marécages pour rassembler et préserver les espèces animales encore existantes.
o l’art et la technique. on relève ainsi :
- feuilles : couverture du toit, balais
- écorce fraîche: (liane) fil à attacher la barrière, panier et cageot (emballage)
- écorce sèche : séchoir, panier, tableau d’affichage photo, objets d’art
- moelle : matériau pour fabrication de maquettes, contrevents, panier pour vivres
- fruit (kouop) : consommation, objets d’art (sac, jacket, bonnet,…)
- Souche : bois de chauffe
- Bambou : travail d’artisanat (lits, case, tabourets, chaises, classeurs, plafond), barrière, tuteur pour les plantes et bananiers
- raphia : vin de raphia. La récolte du vin de raphia est une activité essentielle que nous proposons au visiteur qui séjourne dans notre village.
ver blanc comme habitude alimentaire

o la symbolique :
celle du vin de raphia pour étancher sa soif, mais aussi pour tous les rites et toutes les cérémonies religieuses (sacrifices) où la bière ne peut remplacer « le vin du village »

« l’Ouest-Cameroun est né du raphia» :
sans raphia, L’Ouest serait un désert
sans raphia, il faut repenser les rites de l’Ouest

« celui qui passe la journée seule taille le raphia à l’envers »
Pour récolter le vin de raphia, le solitaire taille toujours le raphia à l’envers > ensemble on échange sur les savoirs et on se partage les expériences.

La maturité ou l’aptitude d’un garçon se juge à sa façon de tirer la liane (à sa façon de faire le nœud lorsqu’il fait la barrière.

Limites et contraintes :
- la connaissance limitée des espèces contenues dans les forêts de raphia, d’où la nécessité de monographies dans ce domaine ;
- difficultés de trouver des sages qui puissent expliquer à chaque fois aux nouvelles générations et au visiteur tout le savoir du raphia
- Difficultés d’accès et de circulation à l’intérieur des forêts de raphia
- Difficultés d’avoir des artisans qui peuvent travailler et discuter de leurs pratiques avec un visiteur, d’où la nécessité
Suggestions :

Sur le plan écotouristique :
- recenser toutes les espèces à travers la création d’une bambouseraie des hautes terres
- promouvoir le raphia comme élément de tourisme local : ce qui suppose l’aménagement de l’accès (en faire des zones de promenade), renforcer l’hygiène dans le recueil du vin de raphia, prendre une option pour l’utilisation du matériau local dont spécifiquement le bambou

Sur le plan de la recherche :
- associer raphia de marécage et raphia de montagne, surtout sur les pentes fortes
- l’accès aux forêts de raphia :
- developper la recherche sur de nouvelles variétés qui produisent plus vite et envahissent moins, car il y a un problème réel de ménage entre le raphia et l’agriculture en général ; développer la recherche sur les produits dérivables du raphia, notamment son fruit, car par intuition, je veux croire que le raphia peut être le café de demain.
- associer le raphia aux autres arbres fruitiers (avocatiers et orangers), surtout en région de montagne pour garantir l’approvisionnement des plantes en eau.

THESE

Approvisionnement de la ville de Bafoussam en produits de raphiales : Impacts économiques et environnementaux.
Thèse Présentée par :Meutchieye Félix
Ingénieur Agronome Zootechnicien


En vue de l’obtention du diplôme de
Master of Science en Géographie
Option : Aménagement et Environnement
Sous la co-direction de :
Kuete Martin, Professeur
Djoukam Joseph, Maître de Conférences
Université de Dschang (2005/2006)
Résumé
L’analyse de l’approvisionnement urbain en produits issus des raphiales a permis d’estimer l’importance socio-économique et les tendances de gestion de ces ressources naturelles. Entre novembre 2005 et juillet 2006 une étude auprès de 122 intervenants directs et 08 organisations d’influence sur la filière des produits des raphiales à Bafoussam (Ouest Cameroun) ont permis d’obtenir les résultats suivants :
L’inventaire a identifié 34 articles vendus dont 96% étaient issus de l’exploitation du palmier raphia (Raphia farinifera). Par ordre d’importance relative, ces produits étaient : le rachis ou « bambou » (12%), le vin raphia (10%), les cageots et corbeilles (8%) et les paniers (7%). Ces produits provenaient de 23 localités des départements de la Mifi (45%), Menoua (15%), Hauts Plateaux (7%), Koung-Khi (6%), Bamboutos (2%), Noun (1%) ou ailleurs hors de la province de l’Ouest (18%). Les modes de transport des produits étaient de 60% des automobiles, pédestres (18%) et 22% pour les cycles et porte tout. Le rythme d’approvisionnement était majoritairement indéterminé (64%), quotidien (18%) ou hebdomadaire (14%). Les points de vente des rachis, contrevent et vin étaient relativement plus régulièrement répartis dans la ville de Bafoussam. Les marges brutes issues de la commercialisation étaient comprises entre 50-300 FCFA. Ces intervenants directs étaient pour les ¾ du sexe masculin, âgés à 75% d’au moins 30 ans, et mariés pour près de 60%. La religion pratiquée dans l’ordre d’importance était : le christianisme (37%) et la religion traditionnelle (22%). Plus de 76% des enquêtés étaient instruits et issus de 07 des 08 départements de l’Ouest, ou d’autres localités de l’extérieur de l’Ouest. Environ 54% de ceux ci résidaient à Bafoussam. La commercialisation des produits issus des raphiales constituait pour 48% des intervenants directs la source exclusive de revenus. Les intervenants indirects de la filière étaient des services déconcentrés de l’Etat (03) et des ONG (05) tous basés à Bafoussam. Les activités menées étaient : la sensibilisation, la formation à la transformation, l’aménagement des raphiales, l’appui à la commercialisation, et la mise à disposition des crédits. Leurs publics cibles étaient les artisans (85%) ou les agriculteurs (50%).
Il est apparu que l’approvisionnement de Bafoussam en produits des raphiales serait constitué de quatre segments : propriétaires des raphiales, producteurs en zones rurales, marchés de collecte/transit, marchés et points de vente à Bafoussam. Les relations entre ces différentes composantes seraient assez complexes. Bafoussam semble donc en définitive être le centre de distribution des produits des raphiales à l’Ouest Cameroun qui influencerait les peuplements naturels de la région des hautes terres.
ABSTRACT:

The analysis of raffia products urban supplying has enabled to assess of socio economic interest and management trends of these natural resources. A study was carried in Bafoussam (West Cameroon) from November 2005 to July 2006 with a sample of 122 sellers and 08 influencing organisations. The main findings were the following:
The inventory showed 34 raffia by-products and products among which 96% were from raffia (Raphia farinifera). Those products were: raffia bamboo (12%), raffia wine (10%), crates (8%) and baskets (7%). The products were from 23 origins of the following divisions: Mifi (45%), Menoua (15%), Hauts Plateaux (7%), Koung-Khi (6%), Bamboutos (2%), Noun (1%) and unspecified sources. The means of transportation of these products to Bafoussam were car (60%), on foot (18%) and cycles (22%). The supplying frequency was most of time unspecified (64%); but sometimes it was on a daily (18%) or weekly base (14%). Sales points of raffia bamboo, raffia mats and wine were relatively more spatially distributed. Margins obtained from the commercialization of raffia by products were ranged between 50-300 CFA francs. It was found that ¾ of direct sellers in Bafoussam were male, whose about 75% of them were at least 30 years old, and 60% married. The raffia stakeholders in Bafoussam were mostly from christian (37%) or traditional religions (22%). Above 76% of our sample was educated. They were from 07 of 08 West province divisions, but also from some other places out of the province. More than the half of them (54%) was living in Bafoussam. For 48% of stakeholders, the sale of raffia products was the only earning activity. Influencing organisations in raffia exploitation were 03 technical ministries service and 05 NGOs all based in Bafoussam. The main activities were: communication, training in processing, raffia vegetation protection, support in commercialisation (40%), and credits. Their target groups were made up of craftspeople (85%) and farmers (50%).
Finally, it appeared that raffia by products supplying system in Bafoussam had four main components: raffia vegetation owners, producers in rural areas, transit and collection markets, sales points and markets in Bafoussam. The relationship among them was found to be of great complexity. Bafoussam seems so to be the centre of raffia products distribution in the Cameroon West province. The present study also suggested that Bafoussam may play a great role in the management raffia vegetation in the Western highlands of Cameroon.

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Evènement

Atelier de Concertation sur la Gestion des Raphiales et des Rotins
Projet : « Analyse de la gestion des ressources naturelles dans les régions de Hautes Terres et Côtières du Cameroun : cas des raphiales et des rotins
L’un des préalables de l’implication réelle de l’ensemble des acteurs dans la gestion d’une ressource est l’harmonisation de leurs besoins et intérêts, mais aussi de leurs perceptions et représentations de ladite ressource. La dynamique actuelle de la gouvernance forestière et environnementale au Cameroun exige la prise en compte de tous les points de vue. Cela nécessite singulièrement un accès équitable à l’information qui passe par la facilitation de la communication. L’atelier proprement dit a suivi directement les cérémonies d’ouverture présidé par le Recteur de l’Université de Dschang qui en a profité pour relever l’importance de telles assises au profit de l’épanouissement de nos populations et du développement des connaissances.
1.1 Présentation du projet et justificatifs des objectifs

La gestion des naturelles au Cameroun en général connaît des atouts et des insuffisances:
�Un PNGE, mais pas suivi;
�Une Loi Cadre (1994) sur les forêts et l’Environnement, mais faiblement appliquée;
�Un PSFE, qui tarde à se mettre en route;
�Une diversité d’acteurs, avec des articulations faibles;
�Une richesse naturelle inouïe, mais systématiquement surexploitée
�Une FGF disposée à co-financer des projets dans le secteur de la gouvernance forestière et environnementale.

Parmi les produits les plus exploités, le bois (taux de déboisement près de 2%) et les PFNL; mais on maîtrise peu la situation précisément pour ce qui concerne:

Les raphiales :
Le PHO à travers le PDRPO a encouragé la destruction de plus de 10.000 ha de raphiales; l’agriculture de contre saison fait reculer cet écosystème particulier des hautes terres de l’Ouest.
Les rotins :
Des milliers de mètres de rotins sont extraits des forêts; l’exploitation du bois détruit les milieux naturels et les peuplements de rotins dans les régions côtières.


1.2 Objectifs de l’atelier
1.2.1 Objectif global
Mettre à disposition des informations pertinentes relatives à la gestion des raphiales et des rotins dans les régions de référence (provinces de l’Ouest, Nord-Ouest, Sud-Ouest et Littoral).

1.2.2 Objectifs spécifiques
- Capitaliser les informations relatives à la gestion des raphiales et rotins en régions des Hautes Terres et côtières ;
- Identifier des actions urgentes à mener pour préserver les raphiales et les rotins.
1.3 Approche méthodologique
Les stratégies du projet sont respectivement : l’Organisation des réunions et ateliers, la collaboration avec des Universitaires et OSC oeuvrant dans la Gestion des Ressources Naturelles, l’exécution des activités de recherches thématiques et enfin la création et l’animation des groupes de travail.
L’atelier a été bâti sur des méthodes participatives alternant :
-les courts exposés,
-les travaux de groupes avec des termes de références spécifiques,
-les restitutions et synthèses,
-la projection documentaire (« Le palmier raphia des hautes terres »),
-les échanges d’expériences
1.4 Animation et Capitalisation

L’animation de l’atelier a été assurée par le Coordinateur du Projet Raphiales et Rotins. Deux rapporteurs membres de l’équipe locale du projet compilaient les informations.


2. Echanges d’expériences dans la gestion des raphiales et rotins
De courtes communications orales avaient sollicitées des structures au regard de leur expérience en matière de gestion des ressources raphiales et rotins. Elles étaient suivies de commentaires et des questions des autres participants. Les expériences ont été réparties sur deux grands champs en fonction des types d’institutions.
2.1 Objectifs
Cette rencontre de concertation a servi d’occasion pour :
-découverte des acteurs impliqués dans la filière concernée ;
-identification des atouts et opportunités actuelles
Les textes qui suivent sont des synthèses des propos et apports de la plénière.
2.2 Les administrations
Elles jouent un rôle de premier plan dans la gestion des ressources à travers ses activités de régulation et de police, mais aussi d’accompagnement.
2.2.1 Les services déconcentrés de l’Etat
Le Ministère des Forêts et de la Faune : « La gestion des raphiales dans le Nord-Ouest » par M. Emmanuel CHIN, Délégation Provinciale MINFOF North West. Contrairement aux autres PFNL, les produits issus des raphiales sont difficiles à contrôler, notamment dans l’attribution des autorisations d’exploitation. Au regard de nos fonctions (veiller à l’application de la réglementation), nous sommes souvent mal compris. Ainsi, les travaux de monographies complètes des raphiales sont en cours et en association avec les communautés rurales malgré les réticences ; les terrains appartiennent traditionnellement aux individus et selon la loi au domaine public. Les rotins exploités par les artisans proviendraient de la province du Sud-Ouest. Il faudrait encore localiser les poches possibles de production. Ces rotins sont commercialisés par des occasionnels qui en font des produits d’appoints lors des voyages dans la zone du Sud-Ouest.

Le Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature : « La Politique environnementale régionale de la province de l’Ouest » par M. Martin WAMBA, Délégation Provinciale MINEPN Ouest.
En absence de directives nationales spécifiques aux ressources raphiales qui sont très exploitées dans la province de l’Ouest, les actions se limitent à la sensibilisation. Pourtant les constats sont effrayants.
Le Ministère de l’Agriculture et du développement Rural : « La présentation du projet de valorisation des bas fonds » par M. Marcous MACTHIOH, Délégation Provinciale MINADER Ouest.
Le projet valorisation des bas fonds veut former des populations paysannes à la maîtrise des ressources en eau en vue d’augmenter les rendements agricoles. Ce projet financé sous fonds PPTE est d’envergure nationale et pour la province de l’Ouest concerne pour le moment quelques 3.000 paysans. Le but est d’aménager des dizaines d’hectare et d’équiper les bénéficiaires en matériel d’irrigation (motopompes) pour faciliter la culture de contre saison. La différence avec les précédents projets touchant les raphiales est que le présent projet ne détruit pas les espaces, mais sur la base d’études encourage l’exploitation rationnelle des ressources en eau. Les études préalables ne sont pas bouclées. Les impacts possibles n’ont pas été totalement abordés.
2.2.2 Les médias publics
Station CRTV Sud-Ouest : « Les médias et l’environnement » par M. Bertrand OSSOMBA, Buéa. L’environnement n’est pas manifestement un thème très prisé des médias publics au Cameroun. L’expérience personnelle fait ressortir à ce niveau deux gros obstacles : le manque d’intérêt des pouvoirs publics à définir des canaux précis et aussi la faible disponibilité des sources (experts) susceptibles de collaborer dans la collecte des informations et l’animation des espaces offerts. Nous en restons à des interventions évènementielles sans plus. L’éruption volcanique du Mont Cameroun a servi d’occasion de faire des programmes très écoutés, mais la suite est connue.

Station CRTV Nord-Ouest : « La communication environnementale » par M. René TCHOUAMO, Bamenda.
La sensibilisation sur les enjeux de la protection de l’environnement est pratiquement faible dans nos médias en dépit des problèmes. Ce sont surtout des organisations de la société civile qui semblent tenir la proue dans ce domaine, mais pas toujours de manière professionnelle. Ces dernières années, une brochette de programmes et documentaires a pu être réalisée sur des sujets divers touchant au quotidien de nos populations.
2.2.3 Les institutions de formation et recherche
Université de Dschang : « Importance de l’étude des écosystèmes et état des lieux sur les rotins et raphiales » par Dr Yves Jonas PINTA, Faculté de Sciences, Université de Dschang. L’étude écologique des raphiales et des rotins est déterminante pour la préservation de ces ressources. Les moyens scientifiques disponibles aujourd’hui sont assez vastes, mais peu exploités : transects, sorties de terrain, inventaires, arboretum…
2.3 Les organisations de la société civile
Association TOCKEM : « Le tourisme régional et ressources naturelles » par M. Modeste YOMBANG, Bafou-Dschang. Les raphiales sont à la base d’une énorme proportion de la culture des grassfields. En dehors des aspects architecturaux, on peut exploiter les autres possibilités qu’offrent les raphiales en innovant avec des circuits intégrés dans des raphiales aménagées comportant toutes les activités de découvertes possibles.
Light Africa Cameroon : « L’impact du renforcement des capacités de gestion environnementale» par M. MacEtienne FORBA FOHTUNG, Bamenda.
La formation des populations rurales est déterminante pour la réussite de leur implication dans une gestion efficace des ressources. Ainsi, les enquêtes que nous menons en direction des artisans montrent les besoins de connaissances des acteurs concernant les ressources exploitées. Les raphiales et le rotins bien que courants ne sont pas bien maîtrisés par les consommateurs.

Action pour le Développement Intégral et Durable (ADEID) : « L’accompagnement des communautés rurales dans la gestion des ressources naturelles » par M. Michel TAKAM, Bafoussam.
La problématique de la préservation des raphiales dans la région de l’Ouest Cameroun domine les activités de notre organisation depuis plus de 16 ans. Les perspectives que nous encourageons sont du domaine de la formation des populations en général et surtout des exploitants : artisans et création d’un centre de référence des métiers du raphia dans la province. Actuellement un projet est en cours sur la promotion de la régénération des raphiales. Au moins 7.000 pieds de raphia seront plantés. Il est effectué la germination des graines et la récupération des sauvageons pour dissémination auprès des groupes ciblés.
Centre de Promotion des Artisans de Bafoussam (CEPAB) : « L’encadrement du monde artisan» par M. Barthélamy TCHINDA, Bafoussam.
Le monde artisan dans la province est peu structuré ; l’accent est mis sur l’élaboration des procédés visant à améliorer les produits et aussi la commercialisation. Pour ce qui est du raphia, le manque des ressources de qualité commence à se ressentir, d’où l’intérêt actuel à encourager la régénération par une collaboration avec la recherche.
Synthèse : Les découvertes ont été exceptionnelles pour tous autour des échanges.


3. Le contexte, les problèmes et les opportunités
Les participants ont été répartis en quatre groupes sur des thèmes précis avec pour termes de référence de faire la situation et aussi des propositions. Les résultats validés en plénière sont intégralement repris ci dessous.
3.1 Réglementation et aspects socioculturels :

3.1.1 Réglementation :
• Définition de la réglementation : ensemble des normes juridiques auxquelles il faudrait se conformer en matière d’exploitation des raphia et rotins. Voici celles qui sont connues en matière de gestion forestière :
i. Loi N°96/12 du 05 août 1996 portant Loi-Cadre relative à la gestion de l’environnement ;
ii. Loi N°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche ;
iii. Loi portant régime foncier au Cameroun ;
iv. Loi coutumière portant l’exploitation et régénération des forêts ;
v. La convention internationale RAMSAR sur la gestion des zones humides.
Problèmes :
i. La Loi-Cadre de 1996 ne fait pas mention des raphias et ne présente pas de décret d’application ;
ii. Pour la Loi forestière, les raphias ne font pas partie des produits forestiers spéciaux soumis à une autorisation ; la loi forestière n’est pas claire quant à la gestion des raphias.
iii. Pour les rotins, les droits d’usage ne limitent pas les quantités à exploiter ;
iv. Toujours pour les rotins, il n’y a pas d’inventaire préalable avant l’octroi des autorisations d’exploitation ;
v. Encore pour les rotins, il n’y a pas de technique durable de récolte vulgarisée ;
vi. Pas de texte d’application de la convention RAMSAR.

Solutions :

i. Ecrire et soumettre un projet de Loi et textes d’application protégeant les raphiales ;
ii. Faire des inventaires de ressources avant l’attribution des autorisations ;
iii. Sensibiliser et renforcer les capacités des exploitants, sanctionner l’exploitation illégale ;
iv. Elaborer des textes d’application de la Convention RAMSAR ;
v. Suivre les travaux de l’atelier qu’il y a eu lieu sur la Convention RAMSAR ;
vi. Mettre en place une base de données actualisée sur tous les textes de loi relatifs aux raphiales et rotins.
3.1.2 Aspects socioculturels :

Définition : Données coutumières à considérer dans la gestion des raphiales et rotins.
• Problèmes :
i. Manque de compromis entre les coutumes et la Loi ;
ii. Mentalités peu avisées : les gens du commun pensent que le raphia et le rotin sont des ressources « non-périssables » ;
iii. La densité de population pousse à une exploitation abusive des raphiales et des rotins.

Solutions :

i. Prise en compte des contraintes socioculturelles dans l’élaboration des lois ;
ii. Sensibiliser les populations sur la nécessité d’une exploitation rationnelle des raphiales et rotins ;
iii. Intégrer les collectivités territoriales et les communautés ;
iv. Harmoniser l’usage des termes comme produits forestiers ligneux ou produits forestiers spéciaux.
Synthèse : Les populations indexées le plus souvent n’ont pas été consultées dans le processus de l’élaboration des réglementations en vigueur. Pourtant, elles ont une expérience à mettre à profit.
3.2 Communication et sensibilisation :

3. 2.1 Contexte et objectifs :
Les espèces des raphiales sont en péril (destructions et surexploitation), quasi-silence des médias et pouvoirs publics, ignorance des principaux exploitants
3.2.2.1 Objectifs :
Informer, éduquer et sensibiliser pour une gestion durable des ressources naturelles ;

3.2.2.2Groupes cibles :
-Exploitants ;-Consommateurs ;-Experts, pouvoirs publics…
3.2.3 Approche :
Elle devra être à la fois thématique et interactive pour faciliter l’implication de tous.
3.2.4 Stratégies :
�Créer une banque de données des communicateurs et personnes ressources (textes réglementaires, données agronomiques, culturelles et artisanales…) ;
�Créer un site Internet ou un Blog ;
�Impliquer les radios rurales et les TV ;
�Produire des spots en langues nationales et officielles ;
�Impliquer les TV pour interpeller les décideurs ;
�Organiser des Quizz radio et TV ;
�Imprimer et distribuer des T-shirt (avec messages) ;
�Publier et diffuser des articles de presse et dépliants.
3.2.5 Planning et organisation :
Actions permanentes :
- Magazines radio et TV ;
- Rubriques dans la Presse
Actions ponctuelles :
- Organiser des campagnes périodiques avec slogans ;
- Faire des caravanes (radio mobiles).
3.2.6 Suivi et Evaluation :
�Faire des enquêtes régulières (auditoires) ;
�Rencontre des synergies (réseau des communicateurs) ; �Evaluer le rapport d’écoute (statistiques).
Synthèse : La communication dans la gestion des ressources raphiales et rotins est encore faible; les références sont souvent inaccessibles et non à jour.
3.3 Ecologie et régénération des raphias et rotins
Au regard des lacunes dans ce domaine, les points sont directement des suggestions.
3.3.1 Ecologie
o Détermination et étude des biotopes :
o Cartographie
o Topographie
o Sols
o Microclimats
o Hydromorphie
3.3.2 Définition et caractérisation des espèces :
�Bibliographie,
�Sorties de terrain,
�Herbier,
�Arboretum (collections vivantes),
3.3.3 Services écologiques :
- Disponibilité de l’eau,
- Niche écologique,
- Interrelations entre communautés vivantes
3.3.2 Régénération :
o Etudes phénologiques des espèces (raphia et rotin) ;
o Techniques de production de plants ;
o Techniques de culture ;
o Vulgarisation des connaissances (fiches techniques).

Synthèse : La recherche concernant les raphiales au Cameroun est encore assez inexplorée et les points soulevés interpellent plus les institutions de formation et recherche.
3.4 Exploitation – commercialisation et valorisation des rotins et raphiales
3.4.1 Exploitation :
3.4.2.1Définition :
Prélèvement d’une ressource à une fin (forme de mise en valeur, forme de gestion de la ressource)
3.4.2.2Plantes sur pied :
�Feuilles (nattes, balais, chasse-mouches, fibres…) ;
�Moelle (matière première de maquette, emballages, cordages, contre vents…) ;
�Liane (fibres pour liens, tissages…) ;
�Sève comme breuvage ;
�Fruits (consommation, artisanat…).
3.4.2.3Portions végétales séchées :
�Fruits (semences…) ;
�Feuilles et bois-énergie…
�Bambou (artisanat, matériaux de construction, bois-énergie, élevage, pêche, agriculture, maquette fabrication de jouets…) ;
�Souche (bois-énergie).
3.4.2.4 Plantations :
�Espace culturel (raphiales) ;
�Réserves naturelles ;
�Espace de production (agriculture, élevage, pisciculture, apiculture…)

3.4.2 Valorisation :
3.4.2.1 Définition :
Formes d’amélioration apportées à une ressource pour lui donner une valeur ajoutée.

3.4.2.2Plantations :
Espaces d’attraction, exploitations intégrées…
3.4.2.3Plantes :
Artisanat, ameublement, décoration, assortissements, habillements, instruments de musiques…
3.4.3 Commercialisation :
�Expositions vente (centre artisanal régional, foires…) ;
�Concours divers ;
�Exportation (facilités et promotions).
3.4.4 Recommandations :
-Mise en place d’un Programme de recherche (interdisciplinaire) sur : la production, la conservation et la commercialisation du vin raphia ;
-Intégration des fibres de raphia dans la production textile ;
-Subventionner des ateliers de production en vue de la valorisation des produits de raphias et rotins ;
-Intégration de la formation à l’artisanat du bambou et rotin et leur utilisation dans les travaux pratiques au sein des établissements scolaires (techniques) ;
-Création d’une journée nationale du bambou et du rotin ;
-Intégration par la MIPROMALO du bambou et rotin comme des matériaux pilote de construction dans son programme de vulgarisation et de promotion des matériaux locaux.
Synthèse : Une meilleure valorisation technologique des produits des raphiales et rotins permettrait de préserver ces ressources. Cela passerait aussi par la formation dans nos établissements de formation (construction, ameublement…).










4. Eléments de mise en place d’un cadre de travail
Aborder la gestion des ressources naturelles dans le sens de la durabilité nécessite des engagements de tous bords. Les groupes avaient reçu des termes de références relatifs à des aspects de ce cadre de travail à envisager.
4.1. Structure, organisation et fonctionnement
4.1.1 Structure :
�Forme conseillée: réseau des acteurs;
�Dénomination : Réseau Raphia-Rotin du Cameroun (R3C).

4.1.1 Organisation :
4.1.1.1 Assemblée Générale (AG) :
• Membres de droit (organisations),
• Membres affiliés (individus),
• Autorités traditionnelles.

4.1.1.2 Comité de pilotage (CP):
Représente toutes les sensibilités (ONG, OSC, administrations publiques, chercheurs, représentant des associations des acteurs de la filière Raphia-Rotin ; à cette structure est accolée une Cellule Scientifique ;
4.1.1.3 Unité de Coordination (UC) :
Pour coordonner les activités du réseau et faciliter la circulation des informations ;
4.1.1.4 Points Focaux Régionaux (PFR) :
Entités de représentation du réseau dans des zones préalablement définies.
4.1.2 Fonctionnement :
4.1.2.1 Vision :
Les régions des Hautes Terres et Côtières du Cameroun sont des zones où les populations gèrent durablement les ressources raphiales et rotins d’ici 2030 ;
4.1.2.2 Mission :
Contribuer à la conservation et à la valorisation du raphia et du rotin.
4.1.2.3 Stratégies :
Les objectifs devant être précisés ultérieurement…
Les stratégies sont les suivantes :
�Education – sensibilisation ;
�Communication ;
�Recherche (multidisciplinaire) ;
�Vulgarisation ;
�Documentation ;
�Recherche des financements ;
�Concertation multi-sectorielle permanente ;
�Visites de terrain ;
�Organisation des Journées Portes Ouvertes.
4.1.3 Recommandations :
Désignation d’un comité chargé de la rédaction du draft des statuts du Réseau ; Définition des groupes thématiques.
4.2. Communication – Documentation – Animation :
4.2.1 Communication :
4.2.1.1 A l’interne :
�Mise à disposition d’un répertoire des acteurs et participants ;
�Création d’un Comité de validation des publications scientifiques ; �Création d’une cellule de communication (consultants au sein du GIE) ;
4.2.1.2 A l’externe :
�Identifier et responsabiliser les journalistes ayant une sensibilité aux questions environnementales ;
�Identifier et intéresser les médias des zones concernées ;
�Mener une communication thématique coordonnée.
4.2.2 Documentation :
�Recherche et collecte des documents sur les raphiales et les rotins ;
�Créer un website et un blog ;
�Mise en ligne et actualisation permanente des informations rassemblées,
�Création d’un Centre Documentaire sur les ressources Raphiales et Rotins.
4.2.3 Animation :
�Publication d’un organe de reliance (Raffia and Rattan NewsLetter); �Organisation des tables rondes (campus universitaires…).
4.3. Financement du réseau :
4.3.1 Sources de financement :
4.3.1.1 Fonds propres :
�Frais d’adhésion ;
�Cotisations annuelle et ponctuelle ;
�Prestations de service.
4.3.1.2. Subventions de l’Etat :
�Fonds PPTE ;
�Apports des institutions de recherche et d’enseignement ;
4.3.1.3Subventions des ONGs :
�IUCN ;
�WWF ;
�World Agroforestry Centre (ICRAF) ;
�CERUT.
4.3.1.4 Coopération internationale (bilatérale ou multilatérale):
�Coopérations : allemande, néerlandaise, suisse, italienne, espagnole…
�INBAR ;
�Africa Centre for Crop Improvement (ACCI);
�OIBT ;
�WCS ;
�UNESCO;
�PNUE;
�Smithsonian Institute.
4.3.2 Accès aux sources:
�Consulter le Manuel de Financement des Organisations (de Fernand VINCENT) ;
�Saisir les opportunités de financements offertes localement et maîtriser les canevas de demandes d’appui des bailleurs locaux (FGF, Ambassades, Fondations…) ;
�Consulter Internet ;
�Consulter le Centre des Techniques Agricoles (CTA).
4.4. Suivi et Evaluation :
4.4.1 Suivi :
4.4.1.1 Activités (planification) :
�Inputs ;
�Réalisation des activités ;
�Outputs ;
�Outcomes ;
�Chronogramme
4.4.1.2 Indicateurs (paramètres quantifiables)
�Evaluation (spécifique et globale),
�Importance ;
�Efficacité ;
�Effectivité ;
�Durabilité ;
�Impact.
4.4.3 Capitalisation
Synthèse : Les pistes sont ainsi toutes tracées pour la mise en place d’un cadre permanent de travail sur la gestion des raphiales et rotins susceptibles de s’étendre à d’autres ressources et localités.




















5. Principales recommandations et résolutions
Au terme des travaux, les participants à l’atelier de concertation sur la gestion des raphiales et rotins au Cameroun,
- conscients de l’urgence des actions convergentes et synergiques,
- sensibles aux interpellations soulevées au cours des travaux,
- satisfaits des résultats et du cadre de la rencontre,
- au regard de la situation dressée et documentée,
- engagés à traduire en action leurs propositions dans un esprit de collaboration
Recommandent :
- le suivi de l’élaboration des textes relatifs à la convention RAMSAR au Cameroun,
-l’harmonisation régionale entre les réglementations traditionnelles et officielles en matière de gestion des raphiales et rotins,
-la mise à disposition des informations relatives à ces ressources en direction des acteurs,
-l’identification des acteurs à tous les niveaux impliqués dans la gestion des ressources raphiales et rotins ;
-la constitution des groupes thématiques locaux ou régionaux.
Prennent les résolutions suivantes:
- de la création en date du 07 juin 2007 d’un réseau de concertation « Raphia-Rotins du Cameroun »,
- de la mise sur pied d’un comité ad hoc chargé de la proposition des textes statutaires, Dr HATCHEU Emil TCHAWE, M. NTABE Eric N., et M. Félix MEUTCHIEYE tous de l’Université de Dschang, devant proposer un draft aux membres présents à l’atelier au plus tard à la fin du mois de juin 2007,
- Convocation d’une AG (avec la contribution de chaque membre),
- de recourir au Recteur de l’Université de Dschang pour la concrétisation de l’assemblée constitutive avant la fin de l’année 2007.

samedi 9 mai 2009

ARTICLE

Les raphiales dans l'activité écotouristique à l'Ouest-cameroun
Modeste Yombang, Association Tockem


Contexte

L’Association Tockem est basée à Ntsingbeu, au Sud du village Bafou. L’Association s’est donné pour objectif de promouvoir le tourisme local comme outil de développement. L’implantation dans un lieu a priori non touristique, car dépourvu de gros sites touristiques, ie des sites de grande curiosité naturelle, nous a obligé à rechercher autour de nous tout ce qui constitue le patrimoine naturel et culturel de la localité. C’est pourquoi un intérêt a été vite porté sur le raphia et ses produits dérivés qui constitue un patrimoine matériel, immatériel et symbolique.

Intérêts touristiques
Le raphia revêt des intérêts certains car toute la plante et la forêt qui l’environne regorge d’énormes richesses.
Ce que l’on fait découvrir au visiteur c’est :
o la biodiversité que recouvre le raphia :
- les raphia en eux-mêmes comme plante
- les autres plantes et arbres des marécages qui ne subsistent que grâce à l’environnement des raphia (plantes médicinales, feuilles diverses dont certaines exploitées dans le cadre des cérémonies traditionnelles…)
- la faune : grenouille, papillons, libellules, oiseaux (l’oiseau à plume rouge) et autres bestioles peuplant les marécages malheureusement en voie de disparition. Il serait possible de constituer des aquariums dans les marécages pour rassembler et préserver les espèces animales encore existantes.
o l’art et la technique. on relève ainsi :
- feuilles : couverture du toit, balais
- écorce fraîche: (liane) fil à attacher la barrière, panier et cageot (emballage)
- écorce sèche : séchoir, panier, tableau d’affichage photo, objets d’art
- moelle : matériau pour fabrication de maquettes, contrevents, panier pour vivres
- fruit (kouop) : consommation, objets d’art (sac, jacket, bonnet,…)
- Souche : bois de chauffe
- Bambou : travail d’artisanat (lits, case, tabourets, chaises, classeurs, plafond), barrière, tuteur pour les plantes et bananiers
- raphia : vin de raphia. La récolte du vin de raphia est une activité essentielle que nous proposons au visiteur qui séjourne dans notre village.
ver blanc comme habitude alimentaire

o la symbolique :
celle du vin de raphia pour étancher sa soif, mais aussi pour tous les rites et toutes les cérémonies religieuses (sacrifices) où la bière ne peut remplacer « le vin du village »

« l’Ouest-Cameroun est né du raphia» :
sans raphia, L’Ouest serait un désert
sans raphia, il faut repenser les rites de l’Ouest

« celui qui passe la journée seule taille le raphia à l’envers »
Pour récolter le vin de raphia, le solitaire taille toujours le raphia à l’envers > ensemble on échange sur les savoirs et on se partage les expériences.

La maturité ou l’aptitude d’un garçon se juge à sa façon de tirer la liane (à sa façon de faire le nœud lorsqu’il fait la barrière.

Limites et contraintes :
- la connaissance limitée des espèces contenues dans les forêts de raphia, d’où la nécessité de monographies dans ce domaine ;
- difficultés de trouver des sages qui puissent expliquer à chaque fois aux nouvelles générations et au visiteur tout le savoir du raphia
- Difficultés d’accès et de circulation à l’intérieur des forêts de raphia
- Difficultés d’avoir des artisans qui peuvent travailler et discuter de leurs pratiques avec un visiteur, d’où la nécessité
Suggestions :

Sur le plan écotouristique :
- recenser toutes les espèces à travers la création d’une bambouseraie des hautes terres
- promouvoir le raphia comme élément de tourisme local : ce qui suppose l’aménagement de l’accès (en faire des zones de promenade), renforcer l’hygiène dans le recueil du vin de raphia, prendre une option pour l’utilisation du matériau local dont spécifiquement le bambou

Sur le plan de la recherche :
- associer raphia de marécage et raphia de montagne, surtout sur les pentes fortes
- l’accès aux forêts de raphia :
- developper la recherche sur de nouvelles variétés qui produisent plus vite et envahissent moins, car il y a un problème réel de ménage entre le raphia et l’agriculture en général ; développer la recherche sur les produits dérivables du raphia, notamment son fruit, car par intuition, je veux croire que le raphia peut être le café de demain.
- associer le raphia aux autres arbres fruitiers (avocatiers et orangers), surtout en région de montagne pour garantir l’approvisionnement des plantes en eau.

ARTICLE

LA CONSERVATION DES RAPHIALES ET ROTINS DANS LES REGIONS D’ALTITUDE ET COTIERES DU CAMEROUN : IMPACTS SUR LES ZONES HUMIDES


Communication à l’atelier consultatif relatif au processus de mise en place d’une politique de préservation et de gestion des zones humides au Cameroun

(Initiating and extensive consultative process towards the adoption of an sustainable national wetlands policy for the conservation and management of wetlands and resources, Yaoundé, 27th September 2007)

Par Félix MEUTCHIEYE, Environnementaliste,
Coordinateur du Projet Raphiales-Rotins, GIE-Université de Dschang,
Université de Dschang, gie_uds@yahoo.fr/meutche@yahoo.fr, 99 90 10 08


Introduction :

La vocation majeure dévolue aux universités est la formation, la recherche et l’appui au développement général de la société. Si les deux premiers objectifs sont visiblement les plus considérées dans l’enseignement supérieur camerounais, l’appui au développement constitue un challenge sérieux. Les nouvelles orientations de l’enseignement supérieur au Cameroun (du moins pour ce qui est des universités d’Etat) disposent de la nécessité d’une implication plus accrue du milieu universitaire dans la recherche et l’application des solutions cohérentes aux problèmes du pays. Créée à la faveur de la réforme universitaire de 1993, l’Université de Dschang de par les acquis et de la notoriété des institutions de formation qu’elle hébergeait (le Centre Universitaire de Dschang devenu Université formait des cadres du développement rural et de gestion de l’environnement) avait alors une vocation essentiellement rurale. Afin de rendre son intervention directe plus cohérente auprès des populations, l’Université de Dschang a créé un groupement d’intérêt économique (GIE-UDS) dont l’ambition légitime est de mettre au service de la société la grande variété des expertises disponibles dans les domaines de sa compétence. C’est dans cette optique que le GIE-UDS a initié et met en œuvre un projet sur la gestion des raphiales et rotins au Cameroun.

1- Justificatifs du projet d’analyse de la gestion des ressources raphiales et rotins au Cameroun

La localisation de l’Université de Dschang dans la région agro-écologique des hautes terres de l’Ouest Cameroun lui donne d’être un témoin privilégié des mutations qui surviennent dans la zone. Les raphiales constituent une signature des paysages des deux provinces de l’Ouest et du Nord-Ouest ; elles sont aussi bien présentes dans les deux provinces de la région côtière, et même au delà. La mise en œuvre de quelques projets ambitieux de promouvoir une agriculture intensive de légumes a été très défavorable à la conservation des ressources raphiales, dont près d’un millier d’hectares fut systématiquement détruit en quelques années. Pourtant les raphiales sont d’une richesse biologique encore peu étudiée. De surcroît, elles sont les indications des zones humides, sources de l’eau potable dans une région densément peuplé et de montagnes. La désertification dans nos régions à raphiales due à la « fonte des raphiales » pourrait être exacerbée. Les raphiales sont des ressources naturelles dont la gestion actuelle semble être problématique et les tendances de diminution des surfaces ont milité en faveur d’une étude systémique de la situation. Dès sa première année d’activités, à la faveur des projets soutenus par la FGF, le GIE-UDS a choisi de se pencher sur les déterminants d’une gestion durable des raphiales et rotins.

2- Les activités majeures du projet et résultats

Notre projet : Analyse de la gestion des ressources naturelles dans les régions de hautes terres et côtières du Cameroun, cas des raphiales et des rotins, est tourné vers la recherche et la synthèse des informations relatives à la gestion de ces ressources. En effet, la dispersion des données ne permet pas de se situer clairement dans la dynamique de gestion. Il est couramment constaté que les divers projets menés et même dans des domaines voisins restent étanches ; les résultats sont parfois peu accessibles, voire inexistants. La recherche bibliographique, la constitution de groupes interdisciplinaires de travail et la concertation des acteurs sont les stratégies d’atteintes des résultats. Au bout de 06 mois d’activités (sur les 09 du projet), diverses publications sont déjà disponibles (site de l’Université de Dschang : http://www.univ-dschang.org/index.php?option=com_content&task=view&id=60 ou simplement sur le portail, rechercher le projet Raphia-Rotins). La concertation des acteurs a révélé la nécessité d’une implication plus accrue dans l’élaboration d’une politique concertée de gestion de ces ressources, protectrices des zones humides. Un réseau national des acteurs de la gestion des raphiales et rotins au Cameroun est en création. Quasiment tous les secteurs d’activités et segments sociaux ont été concernés. Notre approche privilégiera le caractère interdisciplinaire étant donné les dimensions transversales de l’eau et des zones humides.

3- La conservation des zones humides dans les activités universitaires

Les questions relatives à l’eau et à l’environnement en général sont des préoccupations émergeantes à l’Université de Dschang. Différentes filières de divers établissements se penchent depuis ces années sur la gestion de l’eau et de l’environnement. Les zones humides apparaissent de toute évidence d’un grand intérêt dans les recherches actuelles au sein de l’Université de Dschang. Le GIE-UDS dispose ainsi d’une expertise variée, respectable, disponible et reconnue au plan national et international sur les questions de l’eau. Cette expertise influence aussi les démarches de recherche. Les colloques et autres rencontres scientifiques organisés animent les réflexions sur ces sujets. Les équipements et la logistique dont dispose l’Université de Dschang lui donnent une place de choix dans l’étude des zones humides.

4- Les défis et perspectives

L’articulation entre les milieux universitaires et la société en général dans notre contexte est d’un enjeu énorme. La participation de nos universités à ces cadres de réflexion (qui est son activité majeure) n’est en définitive que normale en dépit des moyens souvent limités qui sont les siens. Pour sa part, le GIE-UDS entend poursuivre sa dynamique d’intervention en faveur d’une implication plus soutenue dans la préservation des ressources naturelles en général et donc des zones humides au Cameroun. La systématisation de la synthèse des données et leur mise à disposition, ainsi que la formulation des propositions sont les domaines de notre engagement.

Organes et Organigramme de 3.RC

ORGANES DE 3.RC


- L’Assemblée Générale ;
- Le Conseil d’Administration ;
- Le Secrétariat Permanent ;
- Le Comité Culturel et le Comité Scientifique et Technique ;
- Les Points Focaux

L’Assemblée Générale est l’organe suprême de prise de décision et d’orientation de 3R.C.

Le Conseil d’Administration composé d’au moins trois (03) membres a charge de l’administration,
de la gestion et du lobbying pour les intérêts de 3R.C. Il est composé d’un Président, d’un Secrétaire
Général et d’un Trésorier.

Le Secrétariat Permanent est chargé de la gestion quotidienne, de l’exécution des orientations et de l’animation de 3R.C. Il est composé d’un Secrétaire Permanent, des Chargés de Programmes, et de toute personne ressource dont l’utilité sera reconnue par l’Assemblée Générale des membres de
3R.C.


Le Comité Culturel est l’une des unités spécialisées de 3R.C. Elle est composée des représentants
des membres physiques à la base, détenteurs de savoirs et savoirs faire en matière de gestion et
d’exploitation durables des ressources raphiales et rotins.


Le Comité Scientifique et Technique constituée en équipe interdisciplinaire est l’autre organe spécialisé de 3R.C. Il a pour mandat de veiller à l’animation scientifique des activités des membres
du réseau.


Le Point Focal est la représentation régionale de 3R.C. Il a charge de faciliter localement le fonctionnement de 3R.C et de rendre compte des activités des membres.

ORGANIGRAMME

Assemblée Générale
(Une fois par an en ordinaire)

Conseil d’Administration
(Trois membres élus en AG)

Comité de communication

Cellule Scientifique

Comité Culturel Secrétariat Permanent Comité Scientifique et Technique

Points Focaux

vendredi 8 mai 2009

LES MISSIONS DE 3.RC

Cette Association a pour vocation de rassembler toutes les personnes physiques ou morales (organismes publics ou privés), dont les secteurs d’activités sont concernés par la gestion des ressources naturelles, notamment les raphiales et rotins ou leur exploitation. Elle a pour objectif global de contribuer à la gestion durable des ressources raphiales et rotins au Cameroun.

Ses objectifs spécifiques sont :
- de contribuer au développement de ces secteurs dans tous leurs aspects au profit des populations.
- d’agir en faveur du développement de la recherche scientifique et de ses applications dans la gestion durable des raphiales et rotins au Cameroun.
- Promouvoir la gestion concertée des ressources raphiales et rotins du Cameroun.
- De participer à toute réflexion sur la politique de mise en valeur des ressources raphiales et rotins.
- De conseiller les partenaires institutionnels et les collectivités dans le domaine de la gestion et du développement de sites.
- De constituer un centre d’informations, d’échanges et de rencontre des personnes intéressées.
- d’assurer la diffusion des connaissances et des savoirs faire dans le domaine de la gestion durable des ressources raphiales et rotins au Cameroun.

Article 4 : Des stratégies d’actions
Pour mener à bien ses missions, R3.C conclut avec les adhérents des conventions pluriannuelles précisant les conditions de leur collaboration avec le réseau, notamment les secteurs d’activités choisis.
Le réseau peut par ailleurs :
- associer par convention au réseau : des partenaires tels que les collectivités territoriales, les entreprises, les associations, les établissements ou organismes de recherche ou l’enseignement supérieur et de recherche, non fondateurs ;
- recruter et gérer des personnels volontaires, en particulier des personnels qui seront accueillis dans les unités de travail impliquées dans le réseau, notamment des volontaires et chercheurs associés étrangers ;
- financer des programmes de recherche-développement exécutés par les membres du réseau ;
- développer toutes coopérations, notamment, sous régionales et internationales ;
- créer, gérer et subventionner des services communs au réseau, plates-formes technologiques, espaces d’accueil et de démonstration ;
- mettre à disposition des équipements, locaux, les gérer et les entretenir.

DEVENEZ MEMBRE DU 3.RC

Conditions d’admission

(1) Est membre de 3R.C toute personne, physique ou morale exerçant une activité en relation directe avec la gestion des raphiales et rotins qui adhère librement aux présents statuts et règlement intérieur de l’association.
(2) Est aussi membre de 3R.C toute personne exerçant une activité susceptible de contribuer de façon notable à la gestion durable des ressources naturelles, notamment les raphiales et les rotins et qui se conforme aux présents dispositions réglementaires de l’association.

Types de membres


3R.C est composée de trois (04) catégories de membres, à savoir :

- les membres ordinaires ;
- les membres actifs ;
- les membres donateurs ;
- les membres d’honneur


Est membre ordinaire toute personne nouvellement admise selon les dispositions en vigueur au 3R.C


Est membre actif toute personne oeuvrant dans le sens à permettre au 3R.C d’atteindre ses objectifs et qui s’acquitte de ses engagements régulièrement et fidèlement pendant une durée équivalente au moins à 05 ans.


Est membre donateur toute personne qui par une contribution remarquable et exceptionnelle aura permis au 3R.C de rehausser son image de marque sans pourtant s’en attendre à une contrepartie.


Est membre d’honneur toute personne physique ou morale qui s’engage annuellement à soutenir de part sa position les actions éminentes en vue de la gestion durable des ressources raphiales et rotins. Ce titre est décerné par l’Assemblée Générale des membres.

Vous vous intéressés à la gestion durable des écosystèmes à raphiales et rotin, devenez membre. Pour les modalités, contactez
Félix Meutchieye
Tel: (237) 99 90 10 08
(237) 33 04 20 71
(237) 79 67 97 89
E-mail: meutche@yahoo.fr